octobre 31

Laïka - ****


de :

mise en scène :

lieu :

horaires : Du 20/10/2018 au 04/11/2018

avec :

Qui a inventé le « pilier de bar céleste » ? Peut-être Ascanio Celestini sous les traits de David Murgia.

Il est poétique, drôle et caustique, ce fou. Quoique. Il éclaire le monde, monde du bar et du public, sur la vie du prolétariat. Entre élucubrations et métaphores débitées avec frénésie, la dure vérité sur la condition ouvrière chemine/émerge/jaillit/surgit ? entre les lampes et les caisses de bières vides au son de l’accordéon.

Que notre volonté soit faite, pas seulement la tienne.

C’est Jésus, un pauvre diable, Karl Marx ou Zola. Il revient, il est à sa fenêtre. Il regarde et raconte le monde et ses déclassés, ses rejetés. Un SDF passé à tabac, une prostituée parmi les grévistes, une vieille qui cherche son chemin. Il invite les réfugiés et les démunis à imaginer la chienne Laïka, enfermée dans une capsule spatiale en 1957 par les Russes, envoyée vers la Lune. Aucun être vivant n’aura d’aussi près approché les étoiles. Plus loin, un accordéoniste rythme la parole et sert le péket, alcool de genièvre, produit wallon. Le public devient l’assemblée d’un bar, le narrateur appelle Che Guevara et Gandhi, rappelle que Dieu a besoin de saints pour faire des miracles. Après avoir dépeint le monde des cyniques et des puissants dans Discours à la nation, succès au Rond-Point en 2015, puis Dépaysement en 2017, le conteur italien Ascanio Celestini dresse un portrait caustique et tendre du prolétariat d’aujourd’hui. Même parole rapide, flot nerveux, rap ou slam, le poème suivi par la musique de l’accordéon prend vie parmi les cagettes de bières et quelques lampes au sol, astres ou lucioles. Sa voix se fait kalachnikov d’un torrent d’espoir. L’acteur David Murgia, belge et prodige, tend un miroir abrasif d’une humanité et de ses contradictions.

Ecrit le 31 octobre 2018 dans les catégories À ne pas manquer !, Seul(e) en scène

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