novembre 5

La nostalgie des blattes avec Catherine Hiegel - ***


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horaires : jusqu'au 01/12/2018, à 19h

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Pierre Notte est un auteur post apocalyptique. Un auteur qui croque la société par un absurde étrangement réel. Le cataclysme ou la catastrophe est arrivé ou va survenir, et pousse les personnages à parler pour survivre, à s’analyser et à réfléchir sur les travers d’une société par trop formatée.
Dans une société aseptisée où rode une brigade sanitaire et des drones de surveillance, deux vieilles sont devenues les reliques, exposées comme dans un musée, de l’ancien temps où l’on pouvait manger sucre et gras et où l’on avait pas peur des rides.
Catherine Hiegel et Tania Torrens sont simplement formidables dans ce numéro de comédiennes dans lequel la truculence fait l’humour forcément un peu noir !

Elles ont refusé les interventions chirurgicales : elles s’exposent au monde, comme rescapées dans un musée de vraies vieilles naturelles. Au final, deux sexagénaires, sous des drones, dans un futur proche, espèrent un visiteur… Deux vieilles assises, face au vide. Elles luttent, se battent et s’exposent. Concours des signes de la vieillesse : taches sur les mains, rides au front, paupières tombantes. Elles exhibent dans cette fête foraine désertée les effets du temps sans collagène, ni bistouri, ni Botox. Elles sont les seules, les ultimes vraies vieilles d’un monde où on ne mange plus ni gluten ni sucre, où des drones de surveillance traversent l’espace, où rôde une brigade sanitaire. Temps à venir : 2018 peut-être ? Deux femmes dialoguent et se livrent, assises, un combat sans merci. Elles attendent un passant, un client, un sauveur. Rien ne vient. Elles se foutent sur la gueule au moindre centimètre carré volé par l’autre. Mais elles finiront peut-être par bouger, quitter ce monde qui fait peur. Se lever, et partir. Et ensemble, victorieuses. Catherine Hiegel a eu l’idée de la pièce avec Tania Torrens : jouer deux vieilles qui refusent les interventions chirurgicales et qui s’exposent au monde. Elles s’inventent un musée de sexagénaires. Ces deux anciennes de la Comédie-Française ont sollicité Pierre Notte, auteur entre autres de « C’est Noël tant pis » ; « Sur les cendres en avant » ; « Sortir de sa mère » ; « J’existe foutez-moi la paix ». Il a écrit pour elles un duo saignant, écriture au scalpel, duel de vieilles peaux. Elles cherchent la lumière dans un monde aseptisé, sans champignons, sans moucherons, où elles finiraient même par avoir la nostalgie des blattes.

Ecrit le 5 novembre 2018 dans les catégories À ne pas manquer !, Théâtre contemporain

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