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Don Quixote - ***


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horaires : jusqu'au 20 février 2016, 20h30

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Accompagné de trois musiciens, trois comédiens nous livrent une version modernisée et humoristique du célèbre roman de Cervantès « Don Quixote » (dans son orthographe originale, avec un « x » se prononçant « ch »), adaptation qui donne à la fois dans la bouffonnerie la plus « grotesque » et dans la poésie la plus pure.

Cid Hamet Ben Engeli, après avoir distribué du thé aux spectateurs, nous raconte une histoire – vieille d’une dizaine d’année – qu’il vient de finir de coucher sur le papier.

Un gentilhomme espagnol, qui, par trop de lecture de roman de chevalerie, en vient au point de ne plus distinguer la fiction que ces livres contiennent de la réalité, décide de partir errer dans la Manche (partie Sud de l’Espagne) à la recherche d’aventures chevaleresques. Sous le nom de « Don Quichotte chevalier à la Triste-Figure » et afin de conquérir le cœur de la princesse Dulcine du Toboso, tel les héros de ses romans préférés, il veut défendre les opprimés et pourchasser un mystérieux magicien noir qui lui aurait jeté un sort. Chevauchant un cheval chétif et assisté d’un paysan naïf et gourmand (Sancho Panza) dont il fait son écuyer, ils vont parcourir le pays et combattre au gré des visions de Don Quichotte. Car, en toute chose, ce dernier voit un élément fantastique : en une auberge un château, en troupeau de mouton un cortège de chevalier, en une paysanne une princesse, en un plat à barbe un heaume magique et en des moulins des géants…

« –  La fortune conduit nos affaires mieux que ne pourrait y réussir notre désir même. Regarde, ami Sancho ; voilà devant nous au moins trente démesurés géants, auxquels je pense livrer bataille et ôter la vie à tous tant qu’ils sont. […] 

– Quels géants ? demanda Sancho Panza.

 – Ceux que tu vois là-bas, lui répondit son maître, avec leurs grands bras, car il y en a qui les ont de presque deux lieues de long.

 – Prenez donc garde, répliqua Sancho ; ce que nous voyons là-bas ne sont pas des géants, mais des moulins à vent, et ce qui paraît leurs bras, ce sont leurs ailes, qui, tournées par le vent, font tourner à leur tour la meule du moulin. »

Alternant avec humour des passages du texte d’origine (dialogues entre Don Quichotte et Sancho), des adaptations du récit (les aubergistes racontent le passage de nos héros sur le ton d’une conversation de comptoir) et les incursions de Cid Hamet Ben Engeli (narrateur-bouffon à l’accent arabe caricatural), cette adaptation loufoque, quasiment sans décor (la « salle en bois » étant déjà fort dans le ton des paysages du récit), nous transporte dans l’imaginaire même de Don Quichotte, celui qui ne veut pas voir le monde tel qu’il est et qui préfère rêver.

Et si l’ajout du personnage de Cid Hamet Ben Engeli (dont Cervantès affirmait n’avoir fait que traduire et adapter les écrits pour rédiger son Don Quichotte) est quelque peu grotesque, l’ensemble est très réjouissant et donnera assurément envie de lire ou relire ce roman que les spécialistes appellent « premier roman moderne de l’Histoire »

Ecrit le 9 février 2016 dans les catégories À ne pas manquer !, Théâtre classique, Théâtre contemporain

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