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Peer Gynt - ****


Peer Gynt, jeune vaurien hâbleur, rêve de faire quelque chose de grand de sa vie. Il aime raconter des histoires et profiter de la vie, ce qui lui vaut une très mauvaise réputation.

Un jour, lors d’un mariage auquel il n’était pas convié, il rencontre Solveig, jeune fille timide, et en tombe fou amoureux. Tentant de la séduire un peu trop brutalement, celle-ci le repousse, bien qu’attirée par lui. Las de voir Peer attirer l’attention à leur fête, les invités décident de le saouler pour pouvoir l’humilier et lui donner une leçon. Ivre et manquant de persévérance pour conquérir le cœur de Solveig, il part finalement en enlevant la mariée – qui s’était enfermée dans sa chambre pour pleurer son mariage avec un homme niais et pataud. Après avoir passé la nuit avec elle, au petit matin, il la chasse et décide de partir à la recherche de l’amour et de l’aventure.

Il rencontre alors la fille d’un gourou et la séduit. Conduit par cette dernière dans sa maison, Peer se retrouve pris au piège au milieu d’un rite d’initiation d’une communauté secrète prônant « Homme, suffit toi-même » (version égoïste du « Homme connait toi-même » de Socrate). Décidé à changer de vie, mais loin d’être prêt à tous les sacrifices qu’implique son intégration dans cette communauté, il réussit à s’enfuir et s’installe dans la montagne.

Solveig, après avoir longtemps interrogé la mère de Peer, part rejoindre Peer dans la montagne et lui déclare sa flamme et une fidélité éternelle. Se sentant indigne de cet amour, Peer abandonne Solveig pour devenir meilleur. S’ensuit une série d’aventures qui occuperont Peer toute sa vie, oubliant que Solveig, restée fidèle, l’attend toujours….

Nicolas Candoni (qui assure également la mise en scène et le rôle-titre), nous livre une belle adaptation contemporaine de ce conte satirique d’Ibsen : la société des trolls devient une secte, la prospérité de Peer en tant que marchand d’esclave devient celle d’un mania des affaires et sa maison des bois une tente dans la rue.

Transposée sans fausse note dans le présent, cette adaptation énergique nous interroge sur les ambitions qui peuvent nous faire rater un bonheur qui nous tend la main pour un autre plus factice ; sur le nécessaire besoin de s’inventer des histoires pour faire face à une réalité morose ; sur la liberté que nous ne pensons pouvoir obtenir que par transgression des règles de la vie en société et sur le sens d’une vie passée à rechercher notre identité sans vraiment la trouver. Car, après tout, ne faisons-nous pas tous cela à certains moments de notre vie ?

Ayant pour décor le plateau nu, coupé en deux par un rideau qu’un jeu de lumière rend transparent pour montrer la tente où vie Solveig et évoquer son souvenir, neufs comédiens énergiques se passent les rôles dans une valse délirante !

Ecrit le 13 décembre 2015 dans les catégories À ne pas manquer !, Théâtre contemporain

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