Un couple de jeunes. Ils viennent de se marier. Ils sont heureux et vaquent à leur quotidien ménager constitué d’économies et de petits plaisirs : bières, cigarettes et télévision. Lui est livreur, elle dans la section vente de la même entreprise. Ils gagnent peu et ont acheté leurs meubles et leur voiture à crédit. Ils rêvent d’aller à Vienne qui n’est pourtant qu’à cinquante kilomètres. Un jour, elle tombe enceinte mais son mari ne veut pas d’enfant, du moins pas maintenant… Pas avec si peu… Pas avant d’avoir repris ses études et passé le bac… Pas avant de pouvoir gagner plus… Pas avant que son enfant puisse être fier de lui… Pas avant de faire les comptes des dépenses…

De disputes en comptes d’apothicaire, dans une mise en scène sombre et épurée (le décor est un petit mur mobile avec un réfrigérateur et une armoire) dans un enchaînement de plans séquences, on suit ce couple dans une confrontation à la réalité féroce et précaire où tout leur avenir est contraint par l’addition de leurs dépenses. Une histoire d’une actualité brûlante par ces temps de crise…