juillet 28

Don Quichotte, Farce Epique - ****


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mise en scène :

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horaires : jusqu'au 20/08/2016, à 18h30

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Et si don Quichotte vivait de nos jours, qu’en serait-il ? Serait-il interviewé sur un plateau de télévision pour expliquer sa vision ? C’est en tout cas ce qu’imagine Jean-Laurent Silvi qui met en scène une adaptation loufoque et burlesque du fameux roman de Cervantès.

Demi-obscurité. Don Quichotte – filiforme échevelé, costume à paillettes élimé et enfariné, perché sur trois cubes noirs – et Sancho – marcel et bermuda, à même le sol – dorment. Une bande annonce en somme.

Une présentatrice de télé commence une interview de Don Quichotte : elle l’interroge sur la chevalerie errante et ses aventures. Celui-ci répond, s’inventant une réalité et des armes invisibles. Pointant un doigt vers le sol, il dit « On ne dirait pas comme ça, mais ce doigt est un sabre qui touche le sol, et si je lève l’autre doigt, le sabre passe de l’autre côté, c’est très pratique en combat rapide, vous voyez ». Le ton est donné.

Comme des flashbacks entre les interviews, Don Quichotte et Sancho vont vivre quelques aventures annoncées par un personnage venant réciter l’exergue du chapitre d’où elle est tirée. Ainsi revivront-ils les moulins, les foulons, l’enchantement de retour et quelques autres aventures.

Pièce sans décor et avec peu d’accessoires, elle mélange admirablement textes inspirés de l’œuvre et passages originaux (très peu retouchés) et attise notre imagination. Elle nous transporte dans l’univers de ce fou chevalier errant qui voit le monde tel qu’il veut le voir et de son écuyer empli de proverbes qui lui servent de guide à sa pensée pragmatique et naïve.

On rit des dialogues intemporels savoureux entre Don Quichotte et Sancho (et de la malice qu’ils contiennent) tout autant que du décalage apporté par la mise en scène moderne. Et, pour peu que vous l’ayez lu (surtout le premier tome), chaque scène exposée, telle la madeleine trempée dans le thé, vous rappellera surement, le souvenir ravissant de votre lecture passée.

Et tout comme Don Quichotte, on se met à rêver et à y croire, car comme disait Pessoa, la littérature est la preuve que la vie ne suffit pas.

Une adaptation drôle et inspirée !

Ecrit le 28 juillet 2016 dans les catégories À ne pas manquer !, Théâtre contemporain

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